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h-kayne
07/09/2006 17:26
Sweat-shirt et pantalon extra large, baskets aux pieds, bandeaux sur le front et regard perçant, voilà le look des cinq membres de H-Kayne. Ce groupe représente la new-wave hip-hop marocain. Rien que leur nom annonce la couleur. H-Kayne veut dire « qu'est-ce qu'il y a ? » en français, en anglais « What's up », le célèbre « wazzup ». D'entrée, ils en imposent. Leur question n'attend pas de réponse. Leur nouvel album, HK 1426, surprend par son caractère bien trempé. Un son vif et précis, des textes efficaces et revendicatifs, mélanges d'arabe dialectal et de français. Un style inédit sur la scène rap nationale. Leur particularité : leur message. Un appel au dialogue et à la tolérance. Loin de la tendance agressive gangsta rap, incarnée par Eminem, 50'cents, The Game et bien d'autres groupes américains et français, H-Kayne adopte une attitude positive et rejette le stéréotype voyou. Leur ambition, hisser le rap sur un piédestal. Issus de la jeunesse modeste de la ville de Meknès, les cinq rappeurs, âgé de 24 à 28 ans, s'adressent à un public qui leur ressemble, et dont ils connaissent les attentes. Leur mot d'ordre : espoir et combativité. Leur premier album, 1 son 2 bled'art, en est l'exemple parfait. Sans studio d'enregistrement, ils l'ont bricolé dans une petite pièce insonorisée par des couvertures. Peu importe les moyens, le résultat déchire. Le succès est au rendez-vous. L'audace et la passion payent. Aujourd'hui, ils sont sous contrat avec la maison de production Platinum Music. Leur second album est en vente dans les grandes surfaces. Leur percée remonte à 2003 lorsqu'ils se sont produits, pour la première fois, sur la scène du Boulevard des Jeunes Musiciens où ils ont été consacrés révélation de l'année. Cet événement, monté par deux âmes nourries par la passion, Momo et Hicham, est considéré comme un creuset de jeunes talents de la musique alternative. Ce festival, parti de rien, a su devenir un incontournable du mouvement musical underground. Organisé par l'Association Culturelle Artistique Laïque (ACAL), à ne pas confondre avec la Fédération des Œuvres Laïques (FOL) qui jusqu'à aujourd'hui fournissait les locaux, le Boulevard des Jeunes Musiciens a évolué au fil de ses éditions. Passé d'une dizaine à une quarantaine de groupes produits, de la petite scène de la FOL à la grande scène du stade COC. Repère obligé des jeunes anti-conformistes en quête d'identité et de reconnaissance. Mélange de punks, de rastas, de breakers et de rockers, leur public n'est pas commun. C'est que les artistes ne le sont pas non plus. Hip Hop, Rock, Heavy Metal, Electro et fusion sont les styles musicaux proposés. Cette manifestation a le mérite de sortir de l'ombre plusieurs groupes, dont Darga. Ces jeunes étudiants en beaux-arts ont déjà un album à leur actif et continuent à accumuler les scènes des festivals les plus prestigieux : Essaouira, Agadir, Casablanca et Chefchaouen. Leur essence se nourrit de diverses cultures musicales entre reggae, raga, jazz et chaâbi. Dayzine sort aussi du lot. Marqué par un mouvement perpétuel des musiciens, cette formation trouve son équilibre dans ce renouvellement. Au grand bonheur de leurs fans, ils semblent, actuellement, plus stables, au point d'enregistrer un premier album. Impossible de parler de fusion sans évoquer les cinq musiciens casablancais, Hoba Hoba Spirit, leader de la Haïha Musique. Avant-gardistes dans leur genre, ils enfoncent le clou avec leur nouvel album Bled Skiso, encore plus rock que le précédent. Tous ces artistes et bien d'autres encore participent au nouveau souffle de la musique marocaine, habituellement cloisonné, dont le chaâbi et le raï. Ils apportent de la fraîcheur à une industrie en manque d'inspiration. C'est aussi une bouffée d'oxygène pour les jeunes générations en soif d'originalité. Si leur univers artistique séduit, c'est parce qu'il est en phase avec la réalité de la jeunesse marocaine déchirée entre modernité occidentale et tradition arabo-muslmane. Les textes leur parlent. Ils s'y reconnaissent. Leurs paroles sont percutantes. Barry s'illustre par ses chansons cyniques. Ce chanteur de rap, en studio pour la préparation de son prochain album, se distingue par son militantisme relevé d'un humour subtil. Originaire du même quartier Hay Mohmmadi que le groupe mythique de Nass El Ghiwane, il perpétue l'esprit Ghiwane. H-kayne, Dayzine, Darga, Hoba Hoba Spirit ou Barry, tous sont confrontés aux mêmes difficultés. Ils émergent en pleine crise de l'industrie musicale, victime du piratage. Bien des studios d'enregistrement ont mis la clé sous la porte, pénalisant ainsi les jeunes artistes en herbe. Mais, le piratage n'est que le prétexte des producteurs de musique. Le véritable problème est au niveau des mentalités. Les professionnels marocains de la musique ne veulent pas prendre de risques en pariant sur des styles souvent vus comme marginaux et «dangereux», associés à la délinquance, la drogue et la violence. En atteste le procès des quatorze musiciens accusés de satanisme en février 2003. Preuve de la paranoïa de tout un système. Dans un tel cadre, faire de la musique, requiert du courage. Et, du courage, ils en ont. Quand on pense que ces artistes n'ont pas les moyens suffisants ni pour la production ni pour la promotion, il faut les applaudir et les soutenir. À leur échelle, ils refusent la fatalité et essayent de changer les choses. Leurs voix s'élèvent et résonnent. En tant que pionniers, ils persévèrent et déblaient le terrain pour ceux qui suivront. Dans le monde entier, les styles musicaux nouveaux connaissant une première phase de rejet et de souffrance avant d'être reconnus et adoptés. Le Hip- Hop au Maroc est dans la situation qui a été celle du raï dans les années quatre-vingt au Maghreb. Il viendra un jour où il fera partie intégrante du paysage musical marocain. Peut-être que d'ici peu les membres de H-Kayne circuleront dans des berlines allemandes entourés de charmantes créatures. Là, on pourrait dire que la musique paye. fourja momti3a ma3a said
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